L'entrée dans l'anthropocène engage les êtres humains dans leur responsabilité d'intendants d'une communauté créationnelle qui doit réunir humains et non-humains, êtres vivants et artefacts, sous le signe du sabbat, septième jour de la création biblique, où Dieu Trinité se repose dans sa création et fait de l'homme un co-créateur. Les métaphores bibliques de la Tour de Babel, totalitaire, face à l'Arche de Noé ou du Tabernacle, libérateurs, nous font distinguer ce qui conduit soit à la sacralisation idolâtre soit à la sanctification par Dieu. Elles éclairent notre perception du péché comme échec à la création. A l'image de Jésus-Christ incarné et crucifié, mais thérapeute et vainqueur de la mort, l'homme est invité à soulager les souffrances de la création par une solidarité eucharistique avec les plus vulnérables dans l'espérance eschatologique d'un accomplissement de cette création en Dieu. Les récits évangéliques du Bon Samaritain, et de la guérison du paralytique porté vers Jésus par quatre hommes inventifs, montrent le chemin d'une véritable sollicitude technologique qui passe par la parole et le discernement en commun