Cet ouvrage explore une question : comment les sociétés africaines auxquelles le projet des sciences modernes était étranger, s'approprient-elles celui-ci comme composante de leur destin contemporain ? Utilisant les outils de l'histoire des sciences et de la sociologie des sciences, l'auteur étudie des expériences de développement dans lesquelles s'engagent les sociétés africaines : technopole, transfert de technologie, libertés académiques, statut du travail intellectuel et des savoirs traditionnels, recherche universitaire. A travers l'analyse de ces expériences, le livre montre qu'en Afrique les obstacles au développement technoscientifique et la possibilité pour les sciences et technologies de s'enraciner sont les faces d'une même monnaie. C'est dans le sens des mutations multidimensionnelles qui les habitent de plus en plus que les sociétés africaines peuvent négocier leur ouverture à la rationalité technoscientifique. La position épistémologique ainsi dégagée est une invitation des sociétés en développement à des politiques scientifiques plus rationnelles, autonomes et cohérentes. C'est en harmonie avec des ambitions volontaristes et manifestes de développement que les nations africaines peuvent s'offrir des agendas rationnels du progrès des sciences et technologies.