Quarante-cinq ans après les promesses d'intégration et de coopération sous régionales ratifiées à Lagos à sa création en 1975 par les dirigeants ouest africains, la CEDEAO aujourd'hui, est encore très loin de ses objectifs. Comment expliquer les difficultés constatées dans la mise en oeuvre de la politique relative à la libre circulation des personnes et des biens au niveau de l'espace communautaire ? Pour y répondre, ce travail postule à titre d'hypothèse principale que : « La crainte de la perte des avantages, en raison de la fragilité du marché intérieur des pays membres est le principal facteur qui explique les difficultés constatées dans la mise en oeuvre de cette politique ». Pour tester cette hypothèse, cette recherche a retenu une démarche méthodologique qualitative qui a permis de faire quarante-neuf entretiens individuels, sept discussions de groupe et trois observations directes aux postes-frontières Togo - Ghana, Togo - Bénin et Togo - Burkina Faso). Les théories d'économie-monde, de la diffusion des innovations et celle du choix rationnel ont été convoquées pour analyser les résultats.