Cette recherche présente les points de vue des juristes d'Asie du Sud au XVIIe siècle au sujet de la vie commune entre les musulmans et les non musulmans. Elle compare les avis des juristes sud-asiatiques et ceux d'Asie Centrale et du Moyen-Orient. L'interprétation se focalise dans Al-Fatawa al-Hindiyya al-'Alamgiriyya, oeuvre de droit hanafite achevée en 1674 à Delhi. Grâce à la méthode intertextuelle, l'auteur déduit que les opinions des juristes musulmans forment une opposition entre des notions permissives pluralistes qui favorisent le rapprochement des communautés religieuses d'une part, et les notions non permissives ou anti-pluralistes qui refusent ce type de rapprochement d'autre part. L'analyse de ces normes à travers des sujets sociaux, politiques, religieux et économiques dévoile l'originalité de l'islam indien et son rapport aux autres islams.