Le livre campe, sous la forme d'une histoire partiellement réécrite, des situations historiques inédites qui ont réorienté le devenir de la plupart des sociétés africaines. Il reprend l'islamisation à travers une perspective diffusionniste, c'est-à-dire, en faisant une re-découverte des itinéraires, des foyers islamiques et des personnages. Après l'islamisation, la colonisation s'installa. C'était un système de contraintes, une nouvelle situation historique qui instaura de nouvelles façons d'être. L'habitation, la normalité et la religion devinrent des secteurs stratégiques que les colonisateurs français, anglais et autres ont réorganisés pour y inscrire des évocations occidentales des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles. Ces sociétés devinrent des régions que les grandes figures islamiques voulaient transformer en Etats théocratiques. Par la suite, l'indépendance mal faite n'a pas réussi à garantir le substitut de ces gens-là. L'Etat post-colonial s'est contenté de concrétiser les vieux projets de l'administration coloniale sans y arriver. Les crises se poursuivent et s'intensifient.