L'insécurité occasionnée par la secte islamique « Boko-Haram » dans l'extrême-nord du Cameroun, a provoqué la ruée massive des populations des zones frontalières vers l'intérieur du pays. La présente étude vise à montrer l'organisation de la prise en charge sanitaire de ces réfugiés internes de « Boko-Haram » dans la ville de Mora et les disparités socio spatiales auxquelles ils sont confrontés. Des enquêtes de terrain ont été conduites auprès d'un échantillon aléatoire de 300 réfugiés dans les sites d'accueil et les formations sanitaires de la ville. Les résultats révèlent que les réfugiés qui souffrent de plusieurs pathologies, reçoivent des soins médicaux et bénéficient d'actions visant à leur assurer un cadre hygiéniques et salubre. Cependant, ces offres de soins et actions ne sont pas équitablement disponibles pour tous les réfugiés dans la mesure où seulement 61,5% des déplacés internes ont accès aux soins médicaux modernes et rien que 8,5% consomment l'eau du robinet. Ces disparités socio-spatiales observées sont basées sur les statuts professionnels des réfugiés, avec un impact avéré sur leurs conditions d'existence.