L'expression " État social actif " a fait son apparition dans le langage politique et journalistique belge à la fin des années 1990. Son usage s'est rapidement diffusé et banalisé, gagnant les grands médias. Le concept a donné lieu à des débats passionnés, laissant toutefois en suspens un certain nombre de questions : est-on confronté à une opération cosmétique destinée à habiller de neuf d'anciens instruments, institutions ou techniques ? Ou s'agit-il plutôt d'une réelle révolution des politiques sociales ? Dans cette dernière hypothèse, les changements se produisent-ils dans le respect des principes de solidarité fondateurs de la sécurité sociale - une réinterprétation de ceux-ci dans le cadre d'une économie mondialisée - ou l'ampleur du virage annonce-t-elle une rupture paradigmatique ? Assiste-t-on à la disparition du modèle de l'État providence ou au contraire à sa revitalisation face aux transformations du capitalisme ? À une capitulation des institutions du vieux continentface au dictat de la globalisation, ou à un formidable potentiel de consolidation du " modèle social européen " ? C'est notamment à ces questions que cet ouvrage collectif entend apporter des réponses issues de perspectives disciplinaires variées (droit, philosophie, économie, science politique, sociologie).
"Ce livre est fondamental pour tous ceux qui s'intéressent aux transformations de l'État Social (ES) en un État social actif (ESA) et qui s'interrogent sur la nature du basculement dans les logiques et les pratiques, ainsi que sur leur efficacité." (Jacques Delcourt, Recherches sociologiques et anthropologiques)