La gestion de la crise du Kosovo en 1999 marque une orientation majeure dans l'imposition et la consolidation de la paix sur le continent européen. En effet, on observe l'implication croissante d'organisations régionales de sécurité (ORS) comme l'OTAN, l'OSCE ou encore l'UE afin d'alléger le fardeau de l'ONU et de partager les coûts. Ainsi, alors que le monde devient de plus en plus interdépendant, cela signifierait-il qu'en matière de construction de la paix on vise au développement d'une interdépendance entre l'ONU et les ORS? L'expérience kosovare est un tournant pour ces organisations régionales de sécurité dans la mesure où chacune d'entre elles se spécialise: l'action coercitive et le rôle de stabilisation à l'Alliance, la démocratisation et les Droits de l'Homme à l'OSCE, et la gestion civile post-conflictuelle, notamment le volet socio-économique, à l'UE. Ainsi, la pratique du maintien de la paix au Kosovo, et plus précisément l'intervention au Kosovo et l'administration internationale imposée par la suite, peut être considérée comme une expérience "pivot" au regard du développement des opérations de maintien de la paix depuis leur création.