''...Le raisonnement l'amena à conclure qu'avec un don de semence, certaines consultantes pourraient bien trouver la lumière et la joie de l'enfantement, et c'est toujours ça. Il sied, n'est-ce pas, à un guide religieux de faire preuve en toute occasion d'altruisme et de dévouement envers ses ouailles, quoiqu'il lui en coûte ? Partant de ce credo maintes fois soulevé dans ses prêches, renforcé par la conviction que le bien et le mal ne sont pas si contradictoires qu'on veut bien le dire, souvent le bien se faisant au moyen du mal et parfois le mal se faisant au moyen du bien, il se persuada que semer dans la propriété d'un autre était assurément un abus condamnable mais, mais, s'il n'y a pas un autre moyen de guérir un mal profond comme celui qui abaisse une créature de Dieu au niveau d'une terre impropre à donner des fruits, la transformant en sous-être dénué de valeur, méprisable et répudiable à merci, alors qu'à cela ne tienne la cocufication cesse d'être rédhibitoire. Mais comment faire ? Où trouver la semence ? Et comment l'appliquer ? Dans un éclair de génie, alors que sa chair moulait voluptueusement le corps souple et généreux de Llâ Zineb, se révéla à lui l'idée qu'il n'appartient à nul autre qu'à lui le vicaire d'Allah, de faire don de sa semence. Ah ! les manigances du diable...''