A quoi bon la culture puisque le monde tient desormais en deux categories: like et unlike ? C'est ainsi qu'on subit jusqu'a la nausee les denonciations d'Edwy Plenel, les indignations d'Edgar Morin, la nostalgie totalitaire d'Alain Badiou ou les lecons de morale de Cecile Duflot, qui ont au moins un point commun avec Marine le Pen: ils sont antisystemes . Le systeme, c'est le mal. Ca ne veut rien dire, mais ca defoule. Le pret-a-s'indigner mediatique, c'est la trop mince couche de glace sur laquelle titubent nos democraties modernes. Il alerte sur la disparition des escargots, mais reste indifferent a la resurgence de l'antisemitisme. Qu'il s'agisse de la reintroduction des ours, d'un licenciement a la Poste ou du meurtre de Juifs perpetres par un djihadiste dans une ecole, c'est le sociologisme qui, immanquablement, dit le bien et le mal, repris par les redactions, les chroniqueurs, les humoristes, les parlementaires, sous les yeux de plus en plus indifferents des citoyens desesperes. Les autres points de vue sont insultes, ridiculises, marginalises, refoules aux confins de l'heresie. On n'a jamais vu dans l'Histoire qu'une telle censure morale des points de vue puisse durer bien longtemps. Face a ce mur derriere lequel agonise le debat democratique, Malaise dans l'inculture propose la rehabilitation du marteau-piqueur. Philippe Val
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