Le tilapia S. melanotheron est caractérisé par une extrême euryhalinité même si au delà d'une certaine valeur, la salinité provoque un ralentissement de la croissance et une reproduction précoce. Ces différences de traits de vie liées à la salinité ont été interprétées comme étant le résultat d'une plasticité phénotypique plutôt que celui d'un isolement génétique entre populations. Dans cette étude, les mécanismes moléculaires associés à l'acclimatation de l'espèce à la salinité ont été appréhendés par la combinaison d'analyses expérimentales et naturelles. Deux banques SSH réalisées à 0 et 70 psu ont permis d'identifier des gènes et des voies métaboliques associés à l'acclimatation à la salinité. L'analyse des gènes en milieu naturel dans un spectre de salinité de 0 à 101 psu montre une plus faible expression dans les salinités intermédiaires où les conditions et les croissances les plus mauvaises sont obtenues. Ces résultats suggèrent une réallocation de l'énergie initialement destinée à la croissance et à la reproduction au profit du maintien de l'équilibre osmotique, en particulier de la synthèse de protéines impliquées dans l'osmorégulation.