La transferrine désialylée (TD) est le meilleur marqueur biologique d'alcoolisation chronique. Cependant, les résultats chez les patients cirrhotiques ne concordent pas toujours avec leur consommation alcoolique. Nous nous sommes demandés quelle était la part des interférences analytiques dans la moindre valeur sémiologique de la TD chez les cirrhotiques. Pour répondre à cette question, nous avons constitué une cohorte de patients cirrhotiques et non cirrhotiques dont la consommation alcoolique était documentée, et nous avons dosé la TD par : l'électrophorèse capillaire, l'immunodosage et la chromatographie liquide haute performance (CLHP). Notre travail montre que des difficultés analytiques spécifiques aux cirrhotiques existent pour toutes les techniques et qu'il est nécessaire d'imposer des critères de validation technique stricts. Le dosage de la TD est donc effectivement plus difficile chez les cirrhotiques. L'électrophorèse capillaire s'avère la technique de choix mais doit être soumise à une validation technique rigoureuse. Ainsi, la valeur sémiologique de la TD comme marqueur de l'alcoolisation chronique est conservée chez les cirrhotiques.