Malgré l'importance de la défense des droits humains dans les pays développés, ces dernières décennies y ont été marquées par une restriction croissante de la libre circulation des personnes. Pourtant, le droit de circuler d'un État à un autre occupe une place centrale parmi les droits fondamentaux. Il s'inscrit en quelque sorte, dans les droits humains comme un droit résiduel qui permet de garantir la sauvegarde corporelle par le départ, lorsque tous les autres droits politiques, sociaux et économiques sont violés. Le phénomène migratoire a toujours existé dans l'humanité mais a pris une forme particulière avec le capitalisme naissant. Entre le XIXè et XXè siècle, 60 millions d'Européens émigrèrent vers les Amériques. Aujourd'hui, les migrants du Sud vers le Sud sont à peu près aussi nombreux que ceux qui se rendent du Sud au Nord. La migration a souvent servi à régler des conflits d'ordre politique et/ou religieux conduisant ainsi à des mouvements massifs de population (colonies de peuplement, guerres coloniales et migrations forcées Sud-Sud). Ce livre cherche à voir à la lumière des droits humains quelles sont les relations entre migration, droit positif et droit international.