Un soir glacial de novembre 1942, à Bruxelles, la maison où vit la famille de Mindele, alors âgée de 4 ans, est investie par la Gestapo. Son père s'enfuit avec elle par les toits. Sa mère, ses frères et soeurs sont arrêtés puis déportés vers les camps de la mort dont ils ne reviendront pas. Mindele est recueillie et protégée dans un couvent puis à la campagne chez trois soeurs. À la fin de la guerre, il y aura les retrouvailles, difficiles, avec un père qu'elle a oublié et dont elle ne comprend plus la langue, le yiddish. Quelques années plus tard, ils partent pour l'Amérique. Mindele a 12 ans. Une nouvelle vie commence, d'abord dans la misère et le désarroi absolu. Elle connaîtra ensuite l'explosion de liberté - avec ses pièges et ses désillusions - qui caractérise un New York en pleine effervescence. Plus tardivement dans sa vie, elle entreprendra des recherches sur sa propre famille qui la mèneront au Brésil et en Israël, et la feront retourner en Belgique sur les lieux de son enfance. L'ouvrage décrit le processus, long, périlleux, douloureux, chaotique souvent, de la construction de soi. Ce récit, que tissent les réminiscences, l'imagination aussi bien que les données objectives, raconte la difficulté à trouver sa place dans l'Europe d'après-guerre ainsi qu'à New York dans les années 50, pour les personnes déracinées, puis l'ouverture des possibles. Il dit le sentiment insondable de la perte et l'inextinguible volonté de vivre.
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