En dépit de la restructuration de l'appareil socio économique et des politiques visant à instaurer la parité homme femme au Cameroun, la régulation de la précarité et de l'insécurité socioprofessionnelles des femmes reste un chantier dense, hétérogène et complexe. Ces inégalités persistantes s'expliquent en partie par des écarts de compétences, trouvant leur origine dans des contextes familiaux très différents, sur le plan économique ou culturel. Car, les déterminants ordinaires de l'échec ou de la réussite se manifestent dès les premières années du primaire, à l'implication des parents qui forgent l'ambition de leur enfant. En effet, le lien entre la réussite et l'engagement subjectif des parents s'avère beaucoup plus significatif chez les filles. Celle de milieu populaire observerait la faible fréquence de réussite dans son entourage et briderait en conséquence son ambition, intégrant et réalisant malgré elle les médiocres probabilités de réussite professionnelle. Elle trouve chez les parents une condition de possibilité essentielle, et caution symbolique tout à la fois dynamique, intergénérationnelle qui exprime, et éclaire, la transformation contemporaine des destins féminins.