Ist die Teilnahme an den internationalen Beziehungen alleine Sache der souveränen Staaten? Im Europa der Westfälischen Verträge fällt es schwer auf diese Frage zu antworten, hat dieser Friede doch den Reichsständen offiziell zugestanden Bündnisse mit fremden Mächten einzugehen. Als Folge dieser Ambiguität entsteht eine eigene Diplomatie mit gelegentlichem Rückgriff auf Souveränitätsansprüche, wie die Beziehungen zwischen Frankreich und den Hansestädten sowie den Herzogtümern Mecklenburg-Schwerin und Schleswig-Holstein-Gottorp zeigen. Unter diesen Akteuren, die sich durch ihren Status, ihre Machtstellung und ihre Bestrebungen grundlegend unterscheiden, entwickelt sich ein ungleicher Austausch, der aber unsere Kenntnis der frühmodernen Diplomatie in ein neues Licht setzt. Es entsteht mithin eine besondere Kommunikations- und Austauschkultur, deren Wurzeln sowohl in der Gelehrtenrepublik als auch in den Traditionen der mittelalterlichen Hanse liegen. Die Außenpolitik erscheint so als der Ort einer pragmatischen und ständigen Neuformulierung der politischen Identität der Akteure. Das politische Überleben wird daher eines der Hauptziele der Diplomatie dieser Reichsstände, deren Existenz aus mehreren Gründen bedroht ist.
Les relations franco-allemandes de l'époque de Louis XIV ont souvent été vues à travers le prisme de la rivalité entre une monarchie centralisatrice et un Empire divisé. S'il est vrai que la diplomatie de la France a modifié certains équilibres politiques dans l'Empire, celle des Reichsstände est elle aussi riche en enseignements sur le fonctionnement interne du Saint-Empire, sur sa place dans l'Europe de la première modernité, et sur le rôle structurant que joue la politique étrangère dans le devenir des petites puissances. Cet ouvrage propose de suivre les efforts qu'ont déployé entre 1650 et 1730 les villes hanséatiques de Lübeck, Brême et Hambourg ainsi que les duchés de Gottorp et de Mecklembourg-Schwerin afin d'exister face à la France et dans le concert des États européens. L'influence de leur activité diplomatique sur leur survie met en lumière le lien entre affaires étrangères et existence politique. Les décideurs et les porteurs de cette politique étrangère impliqués dans cette relation dissymétrique entre »le plus grand roi du monde« et les villes et duchés du Nord sont présentés dans leur vie quotidienne. Les rouages de la prise de décision, les traditions comme celle de la Hanse, sont à la fois gages de modernisation et de survie. L'ancrage des diplomates dans une Europe divisée par les guerres mais aussi cosmopolite et avide de paix se lit dans leurs réseaux: république des lettres, réseaux marchands. Leur place dans la société pose enfin la question de leur identité.
Les relations franco-allemandes de l'époque de Louis XIV ont souvent été vues à travers le prisme de la rivalité entre une monarchie centralisatrice et un Empire divisé. S'il est vrai que la diplomatie de la France a modifié certains équilibres politiques dans l'Empire, celle des Reichsstände est elle aussi riche en enseignements sur le fonctionnement interne du Saint-Empire, sur sa place dans l'Europe de la première modernité, et sur le rôle structurant que joue la politique étrangère dans le devenir des petites puissances. Cet ouvrage propose de suivre les efforts qu'ont déployé entre 1650 et 1730 les villes hanséatiques de Lübeck, Brême et Hambourg ainsi que les duchés de Gottorp et de Mecklembourg-Schwerin afin d'exister face à la France et dans le concert des États européens. L'influence de leur activité diplomatique sur leur survie met en lumière le lien entre affaires étrangères et existence politique. Les décideurs et les porteurs de cette politique étrangère impliqués dans cette relation dissymétrique entre »le plus grand roi du monde« et les villes et duchés du Nord sont présentés dans leur vie quotidienne. Les rouages de la prise de décision, les traditions comme celle de la Hanse, sont à la fois gages de modernisation et de survie. L'ancrage des diplomates dans une Europe divisée par les guerres mais aussi cosmopolite et avide de paix se lit dans leurs réseaux: république des lettres, réseaux marchands. Leur place dans la société pose enfin la question de leur identité.