L'idée selon laquelle le bouddhisme est une réalité religieuse sur le plan social - idée que certains pratiquants reconnaissent et que d'autres contestent - ne peut être traitée sans faire l'économie d'envisager les (ré)appropriations et les contestations du bouddhisme sous l'angle des processus contemporains de la mondialisation des religions. Parent pauvre des études bouddhiques, la mondialisation est souvent tenue pour admise et n'est que rarement considérée du point de vue de ses dynamiques internes de relativisation et de différenciation. L'auteur soutient que le bouddhisme constitue un système sociétal fonctionnel au sein du système religieux de la société mondiale. En faisant usage de la théorie des systèmes sociaux développée par le sociologue allemand Niklas Luhmann, il propose ainsi d'observer le bouddhisme non pas à partir d'unités d'analyse comme des types, des identités, des discours, des interprétations ou des intentions, mais en fonction de communications autoréférentielles qui (re)produisent une convergence et une différence bouddhiques dans le social.