Cet essai, consacré à La Nouvelle Héloïse de Rousseau, explore les tours et détours de la fiction épistolaire dans leurs dimensions temporelle et spatiale. Une analyse textuelle détaillée fait ressortir l'importance du mouvement qui génère la narration: la quête paradoxale d'un temps et d'un lieu originaires, protégés de toute altération mais qui ne peuvent jamais apparaître qu'altérés dans et par l'écriture. L'étude vise alors à établir autant les liens que les disjonctions entre l'éthique et l'esthétique romanesques selon Rousseau, entre le mal d'écrire et le bonheur d'écrire.