En 1855 un aménagement nouveau doit résoudre la crise urbaine qui sévit au débouché du pont Saint-Michel. À chaque difficulté est apportée une solution qui s'inscrit à une échelle différente du fait urbain. Dans la ville haussmannienne que François Loyer qualifie de "système hiérarchisé de composition urbaine", la place Saint-Michel doit être vue comme une composition hiérarchisée fédérant des fonctions hétérogènes. Elle répond d'abord à la paralysie de la circulation. Le dispositif circulatoire global au sommet duquel elle se juche ambitionne d'élucider une ville ancienne devenue illisible. Elle forme ensuite un accès monumental à la rive gauche. Les exigences circulatoires évoquées précédemment bouleversant les rapports monumentaux traditionnels, la place Saint-Michel re nouvelle la relation hiérarchique entre bâti vernaculaire et architecture d'exception. La place Saint-Michel, enfin, constitue un lotissement qui transforme la population du quartier. À l'intérieur des immeubles comme entre la place et les rues avoisinantes s'établit un rapport hiérarchique nouveau qui modifie les relations sociales traditionnelles.