Cette recherche se propose de déterminer dans quelle mesure les manifestations langagières dans le recueil Paroles Juives (1921) et le texte testamentaire des Carnets 1978 d'Albert Cohen sont redevables à un modèle d'inspiration biblique. Au terme d'une vaste enquête chronologique portant sur les figures de répétition bibliques répertoriées par les exégètes depuis la moitié du 18 e siècle, et à l'aide des outils méthodologiques fournis à la fois par la rhétorique et par la stylistique, sciences au confluent desquelles se situe cette étude, l'auteur s'est fixé pour but, d'une part, de mettre en lumière et d'analyser un large échantillonnage de structures pertinentes illustrant des procédés littéraires de répétition, d'autre part, de s'interroger sur la nature de cette empreinte orientale et orale qui témoigne d'un enracinement tout autant stylistique que symbolique d'Albert Cohen à une judéité dont les contradictions sont au coeur du travail d'écriture.