En France, la "loi paysage" de 1993 incite les collectivités locales à faire de la protection et de la valorisation des paysages un objectif de leurs politiques d''aménagement. Mais puisque la notion de paysage engage la sensibilité de l''observateur, n''y a-t-il pas une certaine incompatibilité d''échelle à en faire l''objet d''une politique territoriale? Comment, en effet, les politiques publiques concilient-elles l''appréhension sensible des paysages avec les échelles territoriales de leur mise en oeuvre? Les mécanismes économiques contemporains induisent une "banalisation paysagère" qui motive, en retour, l''émergence de ces politiques. Aux diverses échelles des territoires (la région étudiée est celle des Pays de la Loire), l''invocation du paysage prend différents sens. Mais ces nouvelles échelles du "paysage d''aménagement" posent des problèmes aux gestionnaires. Du paysage au territoire, il y a bien plus qu''un changement d''échelles; c''est l''objet qui change de nature.