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On était à la fin de septembre 1850, et les récoltes, commencées depuis longtemps, puis interrompues par les pluies, venaient d¿être reprises partout, grâce au retour d¿un radieux soleil. Dans quelques endroits bas le grain avait germé, mais, en général, le dommage n¿était pas grand. Joseph Letellier, ou Djos, comme nous l¿appellerons encore assez souvent, n¿avait pas murmuré contre la pluie ¿ car il n¿y a que les mauvais chrétiens qui s¿impatientent ou s¿irritent lorsque tout ne va pas à leur gré. Il n¿avait pas, non plus, perdu son temps à dormir, dans son grenier, comme font plusieurs,…mehr

Produktbeschreibung
On était à la fin de septembre 1850, et les récoltes, commencées depuis longtemps, puis interrompues par les pluies, venaient d¿être reprises partout, grâce au retour d¿un radieux soleil. Dans quelques endroits bas le grain avait germé, mais, en général, le dommage n¿était pas grand. Joseph Letellier, ou Djos, comme nous l¿appellerons encore assez souvent, n¿avait pas murmuré contre la pluie ¿ car il n¿y a que les mauvais chrétiens qui s¿impatientent ou s¿irritent lorsque tout ne va pas à leur gré. Il n¿avait pas, non plus, perdu son temps à dormir, dans son grenier, comme font plusieurs, mais, laborieux et vigilant, il avait commencé des voitures de travail, affilé des chevilles pour les clôtures, réparé les meubles éclopés, et fait cent autres ouvrages que les habitants de bonne conduite et adroits ne négligent pas de faire, lorsqüils ne peuvent aller au champ. Quand vint le beau temps avec le soleil, il partit, la faucille sur l¿épaule, pour aller couper. La jeune femme ne le suivit pas à la moisson, car ses devoirs de mère la retenaient au logis. Un chérubin d¿un mois environ, reposait, rose et frais, dans le berceau neuf. Et la mère dévouée ne laissait pas de loin le petit amour. La journée finie, Djos revint vers sa femme et son enfant, le c¿ur débordant d¿ivresse ; car, outre la satisfaction du devoir accompli, il ressentait toutes les délices d¿une passion profonde, que la vertu protégeait comme d¿une égide. Le soir où commence ce récit, il trouva, fumant sa pipe sur le seuil de la porte, son ami l¿ex-élève.
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Autorenporträt
Pamphile Le May est né en 1837 dans le rang Saint-Eustache à Lotbinière. Il est le cinquième d¿une fratrie de 14 enfants nés de Léon Lemay et Marie-Louise Auger1. Il étudie à Trois-Rivières chez les frères des écoles chrétiennes et au petit séminaire de Québec, où il se lie d'amitié avec Louis-Honoré Fréchette. Il étudie le droit en 1858 puis comme plusieurs Canadiens français de son époque, il part aux États-Unis dans le but de trouver du travail. Il se rend à Portland dans le Maine, où il ne reste que quelques jours. Au retour, il s'arrête à Sherbrooke, où il occupe un emploi de commis dans un magasin durant deux semaines. Revenu chez lui, il entreprend d'entrer chez les oblats et commence ses études de philosophie et la théologie. De santé fragile, il doit abandonner ses études, mais il se remet au droit et devient traducteur à l'Assemblée législative du Canada-Uni. Pour la plus grande partie de sa vie, il habite à la ville de Québec. Le 22 octobre 1863, il se marie à Marie-Honorine-Sélima Robitaille. De leur union naîtront 14 enfants. Sa première fille se prénomme Évangéline, en référence à l'héroïne du poème de Longfellow dont il faisait la traduction au moment de sa naissance. Ayant parallèlement trouvé du temps pour l'écriture, il est admis au barreau du Québec en 1865. À l'âge adulte, il modifie la graphie de son nom, passant de « Lemay » à « LeMay » puis finalement « Le May ». Ses ouvrages les plus connus sont Les Contes vrais, Le pèlerin de Sainte-Anne, Picounoc le maudit. Il a traduit les ¿uvres de William Kirby et Henry Wadsworth Longfellow, notamment le poème Évangéline.