La rage est probablement l'une des maladies les plus négligées par les services de santé dans les pays où elle est classée comme endémique ; cependant, les études menées depuis de nombreuses années et présentées dans ce document montrent que la rage sauvage transmise par les chauves-souris hématophages est davantage une maladie émergente à évolution lente qu'une maladie enzootique à proprement parler.L'importance de la rage ne réside pas seulement dans le fait qu'il s'agit d'une maladie mortelle pour les humains, les animaux domestiques et sauvages (vivant en liberté), mais pour ceux d'entre nous qui ont eu l'occasion de l'étudier, son importance réside dans l'opportunité qu'elle offre d'étudier l'épidémiologie de manière holistique. Les approches de la santé écosystémique, de la santé partagée ou d'un monde une santé convergent parfaitement lorsqu'on parle de la rage, car sa prévention et son contrôle nécessitent de travailler dans une perspective holistique et multidisciplinaire. L'analyse des déterminants sociaux qui permettent l'émergence de cette maladie d'importance pour la santé publique est une priorité.