Ce travail relève sans vanité de la prévention. Notre souci en publiant une telle source est de la mettre à la disposition du plus grand nombre. Il ne s'agit pas d'ailleurs de notre première initiative. En 1992, nous avons proposé au grand public des lettres de soldats réunionnais participant au premier conflit mondial envoyées à leurs parents entre 1914 et 1918, transmises par ceux-ci aux rédactions des journaux locaux et collectées lors de nos recherches sur la vie syndicale à La Réunion des années 1880 à 1968. En 2010, nous avons fourni au plus grand nombre des paroles des esclaves d'une part, pour remettre en cause une idée reçue - écrire l'histoire des esclaves, c'est faire systématiquement l'histoire du silence - et d'autre part, pour donner de l'audience à leurs mots qui établissent la fausseté du titre de passif qui leur a été affublé.