Aussi bien dans sa réalité bâtie que dans les perspectives de la construction, la situation du logement qui s'est créée à la suite des deux guerres rend inévitable une intervention substantielle de l'État, dont le cadre concernant l'urbanisme a déjà été mis en place au temps du gouvernement de Vichy. C'est de la prise en main du logement par l'État que traite ce second volume. Cela passe par le lancement d'une politique active du logement où tout, des financements aux techniques de construction et aux conditions d'occupation, devient objet d'arbitrages gouvernementaux sous l'égide du nouveau ministère chargé de la Reconstruction, puis de la Construction. Cela passe aussi par une vigoureuse revalorisation des loyers, qui prend le contre-pied des mesures de l'entre-deux-guerres et qui sera poursuivie contre vents et marées. La revalorisation des loyers et la relance de la construction par des financements publics s'effectuent à l'ombre des guerres que le gouvernement assume en s'acharnant à maintenir l'Empire colonial et sous la contrainte de la reconstruction d'une puissance militaire jugée prioritaire : un contexte paradoxal dont les effets se perçoivent dès l'origine.