Notre postulat de départ, est qu'il existe un lien, dont la nature reste à confirmer, entre les "écritures de femmes algériennes de langue française des années 90 ", et le contexte tragique des années 90. Par conséquent, cerner ce lien nous a permis d'affirmer que ces oeuvres peuvent constituer un objet d'étude en tant que paradigme ayant une caractéristique littéraire spécifique. Ce sont des textes surgis de l'horreur collant davantage à ce référent tragique qu'à une cohérence discursive ou littéraire. Cette littérature de "l'urgence" surgit dans un paysage littéraire marqué par la présence de plumes reconnues, à savoir: Assia Djebar, la " doyenne " des femmes écrivaines algériennes, Yamina Mechakra, Hafsa Zinaï Koudil, Hawa Djabali, Leïla Sebbar...Cependant, parmi ces témoignages souvent inégaux et éphémères qui se multiplient, des femmes écrivaines de grande valeur s'affirment également, comme Malika Mokeddem, ou Maïssa Bey dans le sens où leurs oeuvres, reflètent parfaitement cette tension entre "urgence" (immédiateté) et "création" (médiation esthétique) pour ne pas sombrer dans l'insignifiant de l'horreur.