Ce livre traite du paradoxe des processus créatifs propres aux systèmes automatiques et autogénératifs: comment est-il possible à ces systèmes de créer quelque chose doté d'une valeur esthétique? En s'appuyant sur un échantillon de neuf artistes, et à partir d'une approche mixte,l'auteur analyse les liens entre automatisation, autonomie, autogénération et énaction. Il démontre l'évolution continue qui dirige toute l'histoire de l'instrumentalisation dans l'art, une médiation en quelque sorte. Cette médiation, qui n'a cessé d'évoluer, a finalement abouti à un changement qualitatif, c'est-à-dire à un passage de paradigme du faire au paradigme du faire faire. Avec ce dernier paradigme basé sur l'automatisation, l'autogénération, l'autopoïèse et l'émergence, l'artiste ne génère plus l'oeuvre directement. Plutôt, il instaure le contexte de son autogénération. Cette autogénérativité progressive bouleverse le triangle créatif traditionnel et condamne la théorie de l'art à changer ses catégories. Ce changement paradigmatique ouvre de nouvelles pistes devant les pratiques créatives énactives et mène à de nouvelles aventures de théorisation esthétiques.