Les populations cibles de la microfinance vivent en marge de la finance dite formelle. Pour ces populations, solliciter un crédit ou simplement ouvrir un compte d'épargne n'est pas possible auprès du secteur bancaire classique. La microfinance est censée jouer un rôle central dans la dynamique d'inclusion financière de ces "exclus financiers". Cet objectif est au coeur des politiques actuelles de développement qui visent à permettre aux "pauvres" de mieux se protéger contre les risques de l'existence et de saisir des "opportunités" d'investissement. Au travers d'une analyse fine de l'utilisation des services financiers d'un dispositif de microfinance l'ouvrage montre que l'appropriation du microcrédit s'inscrit dans une gestion complexe de la liquidité non seulement au niveau du ménage mais plus globalement au niveau du réseau social. Ce résultat révèle les limites de l'outil pour impulser, dans un contexte rural où domine l'activité agricole et notamment la production de café, une diversification des sources de revenus et par là même réduire la vulnérabilité des ménages. Cette thèse de doctorat a été dirigée par Jean-Michel Servet (IHEID, Genève) et soutenue en 2006.