La technique du sfumato de Léonard de Vinci permet par un jeu subtil des ombres et des lumières, de créer un effet vaporeux 'sans lignes, ni contours, à la façon de la fumée'. Pour la réalisation des ombres des carnations, le maître superpose des glacis : fines couches de peintures translucides composées d'un pigment sombre et très riches en liant organique. La reconstitution de certaines recettes de liants suivie par la caractérisation de leurs propriétés rhéologiques et mécaniques a permis de mieux comprendre la formulation des glacis. De plus, des prélèvements des couches picturales chez Léonard de Vinci et ses contemporains ont été étudiés : la proportion liant-pigment d'une couche de peinture, information jusqu'alors non accessible, a été estimée par combinaison de deux méthodes d'analyse par faisceau d'ions (PIXE et BS). Enfin, des oeuvres de Léonard de Vinci ont été analysées de façon quantitative par spectrométrie de fluorescence des rayons X. En considérant l'atténuationdes rayons X par absorption, il est possible de calculer la composition et l'épaisseur des couches à partir d'une modélisation de la stratigraphie de l'oeuvre.