L'allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) est proposée en cas de diagnostic d'une hémopathie à pronostic létal. Entre l'annonce de la maladie grave et les risques liés à la greffe, le risque de mort est réel. Cette recherche qualitative tente de cerner les enjeux psychologiques de la greffe de CSH, posant la question du traumatisme psychique, par une analyse psychodynamique. Elle utilise une évaluation longitudinale et hétérogène, associant psychométrie, tests projectifs et entretiens cliniques. Quatorze jeunes adultes ont été évalués. Au sein d'une perspective psychosomatique du patient allogreffé, les résultats montrent une prédominance de la problématique de perte (deuil et séparation). Le traitement mélancolique de la perte avec identification à la personne décédée est associé à des complications somatiques et à la mort. La capacité d'accès à la position dépressive est associée à une amélioration somatique. La régression et le masochisme semblent être des voies de dégagement efficaces. Le traumatisme psychique peu présent, est plutôt lié à la perte qu'à l'annonce de la maladie grave ou la greffe et les mécanismes de défenses psychotiques apparaissent protecteurs.