En août 2003, l'Europe occidentale a subit une canicule historique, à l'origine d'une augmentation importante des taux de mortalité. En France, où près de 15000 décès en excès ont été comptabilisés, les sujets âgés ont été particulièrement touchés. Quel a pu être l'impact de la consommation de psychotropes en France, où ces médicaments sont fréquemment utilisés ? Après une revue exhaustive de la littérature, les auteurs détaillent les résultats d'une étude épidémiologique effectuée à l'aide de données fournies par la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. Cette étude met en évidence une relation " dose-effet " entre le nombre de psychotropes consommés et le risque de décès pendant la canicule. La consommation d'antidépresseurs ou de neuroleptiques était associée à un risque accru de décès, indépendamment de la consommation d'autres médicaments (cardiotropes, antiparkinsoniens ou inhibiteurs de l'acétylcholinestérase). Aussi les auteurs préconisent-ils de toujours évaluer le ratio bénéfices/risques de la prescription d'antidépresseurs ou de neuroleptiques chez les sujets âgés, en période de canicule.