Dans la fraîcheur du petit matin, un couple, enveloppé dans les couvertures, dormait, bercé qu'il était par le tic-tac isochrone, rituel, laborieux, incessant qui résonnait dans la pièce aux dimensions réduites. Le réveille-matin était posé tout près, là, sur le couvercle baissé de la cuisinière ; ses aiguilles phosphorescentes venaient, telles deux lamelles suspendues à un même clou, de se superposer en un petit trait vertical. Et, à ce moment précis, bien qu'aucune sonnerie n'eût retenti, Mohamed et sa femme ouvrirent les yeux machinalement.Le lit grinça. Zohra se frotta les yeux avec énergie, bailla bruyamment dans le silence matinal, puis se découvrit jusqu'au niveau de la ceinture...