L'islam est en question dans un monde qui n'est pas le sien, qu'il n'a pas façonné et sur lequel il n'a pas d'influence déterminante. Même chez lui, sur ses propres terres, il n'est plus le maître incontesté car ce monde qui n'est pas le sien y a aussi pris place. Non plus sur ses étendues géographiques, mais dans les représentations mentales de bon nombre de ses hommes et de ses femmes. Il y a injecté de nouvelles valeurs et d'autres critères de jugement, des codes de lois efficaces et des manières de vivre agréables, des programmes d'enseignement hautement utiles et des chaînes de télévision captivantes. Il y a implanté le monde moderne occidentalisé. L'islam est revenu à l'ordre du jour à une époque où un sort identique semble avoir été partout fait aux religions. Leur éloignement de la gestion de l'espace public et leur relégation au domaine privé a ôté à leurs commandements tout cours légal et institué à leur place des lois et règlements de fabrication humaine, révisables et adaptables à souhait, universels et contraignants, que nul n'a le droit d'ignorer et dont les sanctions sont immédiatement administrées...