Les manifestations suscitées depuis quelques mois en Israël par le projet de réforme judiciaire posent une question essentielle. Comment expliquer que des dizaines de milliers d'Israéliens manifestent en scandant "Démocratie!", alors que l'objectif de la réforme est précisément de renforcer la démocratie et l'équilivre des pouvoirs? Il y a là deux conceptions opposées de la nature du régime démocratique. Pour comprendre les enjeux de ce débat fondamental, il est nécessaire de revenir aux débuts de la Révolution constitutionnelle menée par le juge Aharon Barak au début des années 1990. C'est alors que la Cour suprême s'est arrogé la compétence de dire le droit à la place du législateur, d'annuler les décisions du gouvernement et des commandants de l'armée, etc. Aucun domaine n'échappe plus à son contrôle quotidien et omniprésent.Dans ce livre, Pierre Lurçat retrace l'histoire de cette Révolution judiciaire passée inaperçue du grand public à l'époque, et explique les enjeux véritables du projet de réforme actuel. Il rappelle pourquoi Israël ne possède pas de Constitution et montre comment l'extension du domaine de compétence de la Cour suprême a affaibli les pouvoirs exécutif et législatif. Replaçant la problématique israélienne dans un contexte plus vaste, il s'interroge également sur les causes profondes de l'engouement actuel pour la notion d'un pouvoir des juges et du rejet concomitant de l'idée classique de la démocratie représentative et du pouvoir politique en général.
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