Le point de départ c'est la rencontre entre le philosophe allemand H.-G. Gadamer, figure majeure de l'herméneutique, et le penseur français J. Derrida, figure centrale de la déconstruction. Cet épisode apparemment clos par un échec est souvent qualifié d'«occasion manquée». Or, résumer ainsi ce qui s'est produit ne rend pas justice à l'événement. Il est vrai que l'herméneutique et la déconstruction sont présentées comme pôles irréconciliables de la théorie du texte. La première prônerait l'unité de signification qu'il reviendrait à l'interprète de comprendre, tandis que la deuxième mettrait en cause toute prétention d'attribuer un sens ultime prêt à être déchiffré. Toutefois, notre thèse veut que ce soit le concept de texte qui occupe ce non-lieu «partagé». En ce qui concerne Gadamer, c'est le «texte éminent» qui le conduit à déceler la tâche herméneutique comme écoute d'un fond inaudible. Quant à Derrida, sa distinction entre «livre» et «texte» permet de concevoir la textualité comme un reste négatif qui échappe à la dialectique du sens. Grâce à la notion de jeu on trouvera la clé pour expliquer la négativité radicale associée par les deux auteurs à leur concept de texte.
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