La littérature n'est pas un fait humain au sens où elle est langage puisque le langage n'est qu'en apparence humain, mondain, immanent. J'en voudrais pour preuve le fait que le langage est une sémiotique. Or, le monde n'est pas sémiotique mais matériel, choses concrètes hélas et pesantes... La pierre de terre qu'a-t-elle à voir avec le mot « pierre » (d'où l'idée heureuse de l'appeler : signe...). Or, justement, le monde n'est pas de signes mais de choses afférentes aux sensations autant que le langage n'est de choses fait mais de signes afférents à l'entendement. Des choses, de si peu, et du langage ; nous ne parlons certainement pas d'un et même objet d'"epistêmê". Étrange, par ailleurs, que le langage consiste dans le récit. Quand le physicien crie sa fonction d'onde ce n'en est pas moins du raconter et l'hamiltonien n'est pas moins sujet de l'action sur la fonction Psy que Pâris actant sur Achille; les deux cas sont des concepts de langage et les concepts ne sont pas de chair; ne sont pas du monde sensible, mais de l'autre monde; l'intelligible; celui qu'on soupçonne d'être et être seulement; ou l'Être. L' UVRE littéraire n'est alors pas une chose mondaine mais une ontologie.