L'habitat collectif en Algérie est caractérisé par des espaces extérieurs dont les maux rappellent ceux des espaces publics dans les grands ensembles notamment de France. Face à l'incapacité de l'État Algérien à offrir des espaces extérieurs appropriables par les habitants, ces derniers se prennent en charge en agissant informellement sur l'espace. Par consensus, ils définissent des groupements résidentiels en construisant des clôtures qui parcellarisent l'espace urbain et scellent les bâtiments en enclos résidentiels distincts. La présente recherche vise à mettre en lumière cette forme particulière et relativement nouvelle de la réappropriation des espaces extérieurs dans les cités de logements collectifs à Batna, en Algérie. Cette nouvelle manière d'habiter l'espace urbain rappelle les préceptes spatiaux de la résidentialisation telle qu'elle a été planifiée et appliquée en France. Et dans ce cas, peut-on parler d'une résidentialisation informelle? Par ailleurs, la parole habitante permet de dévoiler les logiques qui se profilent derrière ce besoin inhérent d'auto-enfermement résidentiel, lequel traduit un nouveau rapport aussi bien avec l'espace qu'avec la société.