Sans doute parce que " recomposer " apparaît comme l'inverse de " rompre ", nos représentations courantes ne nous prédisposent pas à voir que cette séquence de vie s'amorce elle aussi... par une sorte de partage ! Le " double " (deux gazinières, deux canapés...) impose en effet aux partenaires de devoir choisir. Confrontés lors de leur installation à ce délicat problème qui contraint stricto sensu non à partager (qui garde quoi ?), mais, plus douloureux peut-être, à sélectionner (que garde-t-on ?), comment les partenaires procèdent-ils ? Quels arguments font-ils valoir ? L'un des deux est-il plus légitime pour se faire entendre ? Quoi qu'il en soit il faut trancher en raison de l'exiguïté des logements aujourd'hui. Si recomposer est un nouveau départ dans la vie, c'est aussi une épreuve d'abandon : nombre de meubles et objets familiers sont en effet frappés d'obsolescence lors de cette transition familiale. Prenant en compte le mode d'installation (agrégation ou emménagement), le milieu social, le genre, le statut des partenaires et le type d'objet, l'auteur propose, à destination de tout public, une analyse de ce moment particulier de la recomposition familiale.