La mortalité des femmes en âge de procréer est élevée au Congo et causée par des maladies qui auraient pu être contrôlées. Quelle est la part du retard de recours aux soins dans la surmortalité observée à Kinshasa chez les femmes de 15 à 49 ans? Soixante femmes de 18 à 49 ans, décédées entre mars et avril 2004, ont été sélectionnées dans deux morgues de Kinshasa, hormis celles dont le décès semblait inévitable. L'analyse qualitative des histoires des maladies sur base des dossiers et des récits des proches et des leaders communautaires a recherché les comportements devant la maladie, les retards de recours et leurs déterminants. Cinq hypothèses explicatives de retards ont été testées. Différents retards ont été examinés: celui de prise de conscience du danger, de l'utilisation des alternatifs, de la prise de décision de recours, d'acheminement vers les services de santé, de prise en charge et d'administration du traitement. L'étude a confirmé qu'une perception incorrecte du danger et l'inefficacité des services sont une cause importante du retard. Dans les décès, elle souligne le rôle majeur des carences dans les structures. Le Ministère de Santé doit améliorer la qualité de soins.