Dans l'islam, le Cadi (juge) représentait une autorité suprême à laquelle incombe la fonction de statuer, conformément aux préceptes de la chari'a (droit islamique), dans les litiges qui opposent les membres de la communauté. Durant le Protectorat, la fonction de Cadi a été fragilisée par l'instauration d'une justice civile moderne, émanant de la tradition occidentale. Après l'indépendance, le royaume du Maroc s'est engagé dans un processus d'institutionnalisation du pouvoir judiciaire dans le cadre du jeune État-nation. Malgré cela, l'institution judiciaire demeure traversée par la problématique de l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Face à cette situation, les acteurs institutionnels de la réforme de la justice tentent, laborieusement, de mettre en oeuvre une dynamique de modernisation. Vu sous cet angle, le présent livre analyse les évolutions de l'institution judiciaire au Maroc, ainsi que les potentialités et les limites d'une réforme du secteur de lajustice à la fois sur le plan institutionnel, juridique, procédural et technico-administratif.