La religion est un aspect essentiel dans la formation culturelle des individus et des sociétés, notamment dans les Antilles françaises marquées par l'esclavage et l'obligation de se convertir au catholicisme. A partir des documents d'archives, l'auteur montre comment la religion catholique a été imposée dès les débuts de la colonisation aux populations serviles amenées d'Afrique. Le clergé, répondant aux souhaits des autorités laïques a d'abord tenté d'étouffer toutes traces d'islam et de paganisme. Celles-ci se sont réfugiées dans des pratiques clandestines ou dans une adaptation des dogmes et des rituels de la religion dominante. Face à la contradiction perçue par une partie du clergé et par les administrateurs locaux, entre évangélisation et esclavage, un débat théologique eut lieu. La religion étant un élément essentiel de la résignation et de l'acceptation de la situation personnelle des esclaves, la réglementation a encadré, soutenu, accompagné et devancé l'action évangélisatrice. A partir de 1830, les moyens humains et matériels ont été fournis pour les différentes îles et en 1848, tous les esclaves étaient catholiques sauf ceux de Saint-Martin qui étaient méthodistes.