Si ces dix-neuf romans sont des fictions, ils sont pourtant bien ancrés dans l'histoire américaine; où ils campent l'Indien en diverses représentations, Les Indiens, nobles ou ignobles sont là, à chaque fois, rejetés dans le passé même si l'ironique Paulding, le chrétien Cooper, l'humaniste Strange en font des "personnes" autant que les envahisseurs blancs; quant à C.B.Brown, Neal et Bird, dans la mouvance gothique, ils leur font incarner un "moi" négatif, haïssable tout à l'opposé des voix féminines de Child ou Sedwick qui les brossent en preux chevaliers. On comprend que chez Simms ou Cooper, dans la beauté sublime des primitifs paysages américains, l'épopée violente de la conquête permettra l'émergence d'un nouvel Adam blanc et que le seul espace accordé aux Indiens ne relève désormais que de l'imaginaire.