Deux conclusions sont admises de nos jours en ce qui concerne la problématique de l'optimalité monétaire d'une zone. Il s'agit de l'endogénéité et de la spécialisation des zones monétaires optimales. L'objectif de la présente étude est d'examiner cette problématique dans la CEMAC. Elle intègre pour cela le rôle des réformes macroéconomiques et institutionnelles de la décennie 90 sur la dynamique d'intégration dans cette Communauté. Au terme des tests empiriques, l'étude aboutit à trois résultats. Le premier montre que les réformes ont eu un impact mitigé dans la Communauté. En effet, si elles ont permis des avancées significatives sur les plans macro-financier et institutionnel, notamment en confortant la suppression de l'effet frontière monétaire, elles n'ont pas eu un impact positif sur l'intégration par le marché. Le second dévoile que la suppression de l'effet frontière monétaire dans la CEMAC n'a pas joué le rôle attendu dans l'augmentation des flux commerciaux intra-régionaux. Le troisième résultat montre que les pays de la Zone CEMAC, en dehors du Cameroun, sont spécialisés dans un petit nombre de produits.