J'ai souvent été interpellé, dans ma pratique professionnelle - successivement au sein de plusieurs S.A.A.E. - face à des manifestations particulières d'angoisse, de frustration, d'impatience... émanant de jeunes bénéficiaires, par rapport à un besoin primordial d'habiter le monde des technologies de l'information et de la communication (T.I.C.). Il est difficile d'entrer en relation avec eux, ou leur poser des limites en termes de temps d'utilisation, lorsque leurs sens sont happés par les interactions qu'ils entretiennent avec la machine. Mon travail d'épreuve intégrée fait état de réponses que j'ai mises en oeuvre, à l'occasion d'un stage de 480 heures en S.A.A.E., pour promouvoir davantage d'équilibre entre le temps passé avec les TIC et celui que les jeunes concernés consacrent aux activités de la « vraie vie ». Par ailleurs, une fois qu'ils seront émancipés du cadre institutionnel, n'auront-ils pas alors tendance à se réfugier de façon compulsive dans les doux bras du Réseau pour mettre du baume sur certaines meurtrissures à peine cicatrisées, si pas toujours suintantes, de leur histoire personnelle ?