L'auteur commence par une analyse approfondie des rites traditionnels de l'initiation chez les Kpellè de Guinée forestière. Sous l'influence de la colonisation française, de la mission catholique et de la révolution guinéenne, il se fait une évolution qui ne tient pas toujours compte des valeurs de ces coutumes. Celles-ci vont disparaître... Mais l'initiation est une réalité propre à toute société africaine. Il restera à coup sûr une nostalgie profonde de cette espèce de "renouvellement" à caractère religieux qu'elle comporte. Il me semble que c'est là la chance du baptême chrétien, de faire une refonte de ces rites, de les christianiser, de les mettre à son service. Dans une telle logique, il n'y a pas opposition entre naissance nouvelle de l'initiation traditionnelle et naissance nouvelle du baptême chrétien, mais plutôt convergence, dépassement et accomplissement. Évangéliser les peuples de la Forêt guinéenne, c'est donc leur révéler que c'est le message et l'expérience du Christ mort et ressuscité qui balaient le mal, transforment la vie des personnes; le reste vient ensuite, c'est-à-dire la croissance humaine et spirituelle personnelle et de la société tout entière.