La liberté de l'individu et celle de la collectivité nationale et universelle devraient avoir des repères fixes. Mais l'existentialisme humaniste tel qu'il est représenté par Jean-Paul Sartre, refuse toute valeur a priori. Voilà pourquoi l'auteur de ce petit livre relève le piège de cette philosophie de la liberté subjective absolutisée et radicalisée et pense qu'elle peut conduire à la destruction de la personne et au chaos social. Ainsi donc, bien qu'il parle aussi du non sens et de l'absurdité de la négation de l'existence de Dieu, son but reste essentiellement éthique, c'est-à-dire qu'il se place dans le domaine de la philosophie pratique, de l'amour de la sagesse pour bien vivre seul et avec les autres. La voie qu'il préconise est celle de la vraie liberté. Elle admet même une société qui ne veut croire à d'autres valeurs que celles produites par elle-même, sans référence obligatoire à Dieu. L'éthique générale qu'il propose interpelle même l'indifférent. Il affirme que la liberté de spéculer, même sur Dieu, est une gymnastique intellectuelle appréciable. Mais il ajoute que la spéculation sans le Dieu véritable peut conduire à l'esclavage, c'est-à-dire à la perte de la liberté.