Le XXIème siècle voit finalement les lignes bouger en ce qui concerne la politique de l'éducation nationale française vis-à-vis de ses population allophones, et plus particulièrement les élèves ultramarins locuteurs de langues autochtones. C'est dans ce contexte que le cas du département de la Guyane, avec sa mosaïque linguistique, se présente comme un laboratoire des systèmes éducatifs répondant aux défis de l'altérité culturelle et langagière. À la tête des revendications amérindiennes, le peuple kali'na, de par son dynamisme et sa situation géographique littorale, et plus particulièrement la commune ethniquement homogène d'Awala-Yalimapo, présentaient des caractéristiques tout à fait uniques. Cette étude a pu s'intéresser à la situation sociolinguistique et scolaire à un moment charnière : l'époque des intervenants en langue maternelle et la transformation de l'école Yamanale en école bilingue kali'na - français à parité horaire. Puisse l'observation des impacts sociolinguistiques et des mécanismes de mise en place du nouveau système nous permettre de progresser dans notre approche des problématiques culturo-langagières.