Cette étude est le fruit d'une recherche empirique de plus de six ans en socio-anthropologie. Partant de la compréhension de l'explosion de la pauvreté à Bukavu, à l'est de la RDC, elle réalise que la pauvreté relève du défaut de compromis entre le local et le global. Les conflits armés qui ont ravagé le pays, particulièrement l'Est, ne sont qu'une de plusieurs formes de son extériorisation. L'inefficacité des pouvoirs publics participe de l'émergence des acteurs alternatifs de survie au sein du secteur privé pour recréer le lien social déstructuré. Dans un contexte de massification des croyances religieuses, les églises traditionnelles structurées, vont canaliser les revendications populaires. Cependant, si les organisations, comme l'Eglise catholique, ont constitué une force sociale pendant les grandes turbulences, il ressort qu'elle ne peut prétendre au type de leadership de reconstruction du pays sans remettre en question son style de management qui nécessite de transformer ses méthodes de commandement par l'usage des principes démocratiques et participatifs.