PINEL avait brisé les chaînes des aliénés, le code pénal de 1810 séparé les criminels des déments. Le 19ème siècle construisit les murs de la prison et de l'asile, souvent se côtoyant... époque oblige. Et la psychiatrie se fit peu à peu science médicale. Ainsi quittant le champ doxologique, le fou devint un aliéné puis un malade mental et enfin un malade comme un autre, l'asile laissant place à l'hôpital. Découvertes pharmacologiques et politique de secteur aidant, le malade revint dans la cité. Mais dans le même temps, l'apparition de pathologies spécifiques de notre temps et leur stigmatisation sociale, la désinstitutionnalisation du milieu extérieur et la restriction des capacités d'accueil, firent émerger de nouvelles populations qui, pour différentes raisons, se virent partiellement reléguées dans le champ médico-légal. Les prisons furent équipées de lieux de soins médico-psychologiques, et désormais se pose la question de l'articulation entre le Soin et la Punition. Par delà l'expérience des équipes psychiatriques intervenant en prison, il était nécessaire de nous interroger sur le sens de notre pratique et de nous confronter au regard d'autres disciplines : l'histoire, la sociologie, la démographie, le droit, la psychanalyse, l'ethnopsychiatrie ainsi que la philosophie. C'est autour de ces réflexions que se sont tenues les 6èmes Rencontres Nationales SMPR-UMD, le 13 et 14 octobre 1994 au Centre Hospitalier Sainte-Anne. Aucun comportement humain ne peut relever d'une approche parcellaire, sous peine de voir s'ériger de nouveaux murs construits de pseudo-idéologie ou de simplification, génératrices d'incompréhension et de rejet.
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