15,90 €
inkl. MwSt.
Versandkostenfrei*
Versandfertig in über 4 Wochen
  • Broschiertes Buch

C'était un nommé Pereyra, ce même juif portugais qui avait accompagné Marat chez Talma. Je le connaissais donc de vue et de réputation; il avait de l'esprit et beaucoup d'astuce, de bonnes manières, des formes convenables; enfin c'était un homme dangereux. Il parlait parfaitement anglais. Il chercha à s'introduire dans plusieurs maisons anglaises, ce qui ne lui fut pas difficile. Quelqu'un me dit d'avertir mes amis de prendre garde à ce qu'ils diraient devant lui, parce que c'était un espion du comité de salut public. Je m'en doutais du reste, car j'avais remarqué qu'à table il trouvait le…mehr

Produktbeschreibung
C'était un nommé Pereyra, ce même juif portugais qui avait accompagné Marat chez Talma. Je le connaissais donc de vue et de réputation; il avait de l'esprit et beaucoup d'astuce, de bonnes manières, des formes convenables; enfin c'était un homme dangereux. Il parlait parfaitement anglais. Il chercha à s'introduire dans plusieurs maisons anglaises, ce qui ne lui fut pas difficile. Quelqu'un me dit d'avertir mes amis de prendre garde à ce qu'ils diraient devant lui, parce que c'était un espion du comité de salut public. Je m'en doutais du reste, car j'avais remarqué qu'à table il trouvait le moyen de griser promptement ces messieurs, et que tout en buvant autant et même plus qu'eux, il conservait toute sa tête et son sang-froid. Je les en avertis plusieurs fois; mais ce Pereyra profitait de l'usage qui oblige les dames de quitter la table, au dessert, tandis que les hommes restent à fumer, à boire et à parler politique. Plusieurs de ceux qui furent arrêtés dans la suite ne le durent qu'à cette circonstance.
Autorenporträt
Louise Fusil est issue d'une famille d'acteurs : son grand-père, François Liard dit Fleury, son père, Henri Liard dit Fleury, comme sa mère, Catherine Derufosse, sont acteurs. Elle fut élève Mme Saint-Huberty et de Niccolò Piccinni. Louise Fusil se sépara rapidement de son époux, le comédien Claude Fusil, de Lyon, ami de Talma, « pour vivre une carrière en solo » entre la France, la Belgique et la Russie. Mère de deux filles défuntes, Louise Fusil mourut dans la misère la plus totale4, quasi inconnue. Son jeu Sans avoir laissé une impression égale aux plus grandes (les Armande Béjart, Mademoiselle Mars, Rachel), elle tirait cependant son épingle du jeu, puisque l¿Almanach général dit d'elle en 1791 : « À propos du Théâtre des Beaujolais où passe Le Divorce inutile, comédie en prose et en un acte par M. Gabiot. Très jolie pièce, écrite avec pureté, pleine de sentiments relevés, et d'idées fines et spirituelles ; il y règne d'un bout à l'autre un excellent ton ; et l'on ne peut trop engager les acteurs de ce théâtre à entremêler souvent leurs opéras de comédies du même genre. Mesdames Sara et Fusil s'y font applaudir, parce que les bons rôles siéent toujours aux talents ».